Bonheur portatif

par Philippe Guerry


décembre 2012

  • Je rêvais d’une aube aveuglante et de soleils menaçants. Je rêvais du souffle sec de sables tourbillonnants. Je rêvais de fuites soudaines, de routes nouvelles à tracer, de continents à traverser. Je rêvais d’un peu d’eau dans le creux d’un caillou, de repas de baies et de racines. Je rêvais de millions de pas dans… Continue reading

  • Là-bas, on parlait toujours de bonheur. Sans y croire. On s’évertuait piteusement à évoquer le bonheur. On disait : Si jamais on en sort, tu te rends compte. Ce n’était que des mots, tant de mots, tant de soirs, et pas d’autre avenir que des soirs tout pareils et des mots comme ceux-là, de misérables… Continue reading

  • Si seulement nous avionsle courage des oiseauxqui plastronnent quand il gèle,qui jouent les fiers-à-bras malgré le cul qui pèle,on la ramènerait moins en s’écoutant pleureret les chanteurs pour dames nous feraient bien rigoler. Continue reading

  • Le Fleuve

    Les silhouettes des branches nues se détachent sur le ciel sombre orangé. Les arbres accrochent l’horizon. Le souffle de la nuit coule sous la plèvre givrée des écorces et nappe l’aube de tourbe froide. Le jour dévoile un fleuve gelé. Ici le fleuve ne gèle pas chaque hiver. Rejoindre l’autre rive reste un jeu dangereux.… Continue reading

  • Je ferai feu de tout bois,j’en ferai notammentde tes yeux aux abois,de ton regard perdu,je soufflerai dessuspour que l’éclat reprenne,je raviverai ta peine,et tu n’y peux rien saufque ton chagrin réchauffeet que tu vois comme çade quel bois je me gèle. Continue reading

  • Merci de ne pas laisser de traces

    Cesser de compter sur ses doigts :les regrets à la petite semaine, les efforts qui ne sont que des peines,les transports de fausse allégresse, les rubans collants de la jeunesse,les mensonges qu’on a soutenus, les boitements de la réalité nue,les sillons des cristaux de sel, les plaies refermées à la pelle.Merci de libérer la place.Penser… Continue reading